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- Publication : jeudi 17 novembre 2011 18:17
PATRIMOINE IMMATERIEL
Les traditions culinaires marocaines constituent un patrimoine culturel riche et varié, ce qui révèle un plaisir sensoriel et gustatif, et c’est aussi ce qui en fait une cuisine festive.
Les recettes du terroir alléchantes, qui se faisaient avec des produits bio, donnent aujourd’hui de la valeur à la gastronomie et appellent à la mise en vigueur de ces cultures culinaires ancestrales, seul témoin d’un passé de l’alimentation riche. Déguster ces plats du terroir suscite de l’intérêt sensoriel de ceux et celles qui les ont savourés avec un esprit savant. Ce patrimoine mérite l'inscription au Patrimoine culturel immateriel de l'humanité. " Les modes de vie contemporains et les processus de mondialisation fragilisent considérablement les cultures vivantes héritées de la tradition. En offrant à ces dernières des moyens de préservation adéquats, ce nouvel instrument vient combler un vide juridique majeur" Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura
Le «patrimoine» du savoir-faire
" Les modes de vie contemporains et les processus de mondialisation fragilisent considérablement les cultures vivantes héritées de la tradition. En offrant à ces dernières des moyens de préservation adéquats, ce nouvel instrument vient combler un vide juridique majeur"
Le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura
Le «patrimoine» du savoir-faire
Pour réagir aux menaces de l’uniformisation en ces temps modernes où les civilisations interfèrent et où la cuisine marocaine subit des tentatives d’acculturation.
Dans l’esprit de préserver des risques de l'alimentation de demain et de l’adaptation progressive des arts de la table à des concepts novateurs.
A l'heure où dominent les techniques et la standardisation des modes de vie contemporains, de la cuisine moderne, de la tendance à la rupture avec les goûts.
Pour préserver une grande partie de notre patrimoine culinaire - transmis de génération en génération et recréé en permanence - qui risque de disparaître à cause des novations et de la standardisation et du désintérêt.
Face au contexte actuel où la mondialisation fait «planer de graves menaces de dégradation et de destruction sur le patrimoine culturel et immatériel» et qui a permis à la Convention 2003 de voir le jour, Il est devenu impératif de nous attacher à insuffler une nouvelle vie à la cuisine séculaire marocaine, en prenant des mesures de préservation et en reconnaissant officiellement sa forme culturelle et artistique qui se transmet de génération à génération.
La cuisine marocaine a une “valeur universelle exceptionnelle”, appréciée et partagée par le monde entier. L’art de bien cuisiner, la culture gastronomique de qualité et tous les produits riches et variés qui font les particularités de chaque terroir sont aussi un fleuron du patrimoine national marocain.
A la lumière de ce constat, le Maroc devrait impérativement légiférer et offrir à la cuisine vivante héritée de la tradition des moyens de préservation adéquats au niveau national.
Il a aussi l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel sur son territoire et dresser un inventaire de ce patrimoine, avec la participation des communautés et des groupes qui usent, entretiennent et transmettent ce patrimoine.
Dans cette perspective et pour que cette particularité culturelle nationale soit davantage reconnue et mieux protégée à travers le monde, le Maroc devrait demander officiellement au Comité intergouvernemental de la convention 2003 de l’UNESCO d’intégrer l'art culinaire marocain dans la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Le Maroc, reconnu pour son art culinaire apprécié, fort de sa tradition orale, et ses pratiques ancestrales qui ont de tout temps constitué des évidences culturelles, exprimera ainsi son engagement pour la préservation de ce qui fait l’essentiel de l’humanité : « une mémoire, transmise par la tradition, une identité, et une histoire, transcrite dans l’élégance du geste et des sens ».
Ce recours à l’inscription de l’immatériel est fait pour perpétuer et agir en faveur de la conservation de la mémoire, de nos usages, de nos règles, de nos pratiques, de nos traditions et de notre savoir-faire.
Un inventaire de la gastronomie marocaine
En effet, depuis 2003, l'Unesco a adopté une convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel défini comme l’ensemble des expressions culturelles et sociales qui, héritées de leurs traditions, caractérisent les communautés.
Le terme «patrimoine immatériel» englobe «le savoir-faire, les connaissances, les traditions et les objets nécessaires pour assurer la sauvegarde des réalisations culturelles» comme le stipule l'article 2 de la convention qui cite “les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine”.
La convention précise que cette notion inclut aussi les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales et rituelles, les évènements festifs, les connaissances et pratiques relatives à la nature et à l’univers ainsi que le savoir lié à l’artisanat traditionnel.
C’est pourquoi le comité « INITIATIVE» est constitué pour prendre le pari d’inscrire dans la convention de l’UNESCO la cuisine ou gastronomie marocaine, "comme un patrimoine à part entière menacées par une homogénéisation et une globalisation accrue".
Les traditions alimentaires et culinaires répondent à la définition de la convention 2003. L’art culinaire en général fait partie de l’«inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel». C’est « un legs patrimonial et une spécificité identitaire dans un monde qui se globalise ».
Le Maroc, Etat partie signataire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifiée en 2006, est invité à soumettre la proposition de classer les menus traditionnels spécifiquement marocains au titre de patrimoine immatériel de l’Humanité, sur la liste de l’Unesco
Dans cette démarche visant à inscrire la cuisine traditionnelle marocaine au patrimoine oral et immatériel de l’humanité, nous lançons un appel à soutien auprès de tous les acteurs de la société civile, auprès des décideurs politiques, des professionnels, des leaders d'opinion, des universitaires pour concrétiser cette initiative et proposer cet élément de notre patrimoine au titre d’un classement par l’UNESCO sachant que la cuisine, fait partie de l’expression et de l’identité de notre communauté marocaine partout dans le monde.
Apportez votre appui à cette initiative en adressant des messages de soutien à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Initiative pour le Classement de la Gastronomie Marocaine au Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité auprès de l'UNESCO
Des universitaires, des journalistes, des gastronomes, des intellectuels, des cuisiniers, des femmes au foyer ont entrepris de se mobiliser pour que la "cuisine marocaine" soit reconnue comme "patrimoine culturel immatériel de l'humanité" et ont décidé de saisir les plus hautes autorités du Pays pour porter officiellement cette demande devant l'UNESCO.
Les initiateurs qui ont constitué un premier comité de soutien, lancent un appel à toutes les bonnes volontés, aux décideurs politiques, économiques et à tous les leaders d'opinion autour de cette initiative pour soutenir la mise en place de la procédure de dépôt de dossier pour l'inscription de notre patrimoine culinaire, conformément aux termes de la convention sur le patrimoine immatériel adoptée par l'UNESCO en 2003 et ratifiée par le Maroc en 2006.
Coordinateur du comité « Initiative Patrimoine Culinaire » M.K.BENNANI
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