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- Publication : mardi 27 novembre 2018 12:17
DES AMIS QU'ON NE SAURAIT ENTENDRE ET LES AUTRES QU'ON NE DEVRAIT PAS SUBIR
Par Majid Blal
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L’amitié suppose, entre autre, certains attributs qui en font une qualité recherchée et une richesse désirée, rêvée ou traquée.
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Elle se targue d’avoir la prédisposition viscérale à l’écoute active de l’autre. Une oreille tendue quand le besoin de se raconter cherche preneur. Une attitude dépourvue de jugement et une empathie qui se refuse le saut aux conclusions hâtives soient-elles ou tardives.
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Dessangler les appréhensions…
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L’amitié présume la confidence et présage la confiance. Se dire sans masque, s’ouvrir à l’autre sans cuirasse, remiser la défensive le temps d’une discussion : Déclaration d’une difficulté, révélation d’un défaut, divulgation d’un aveu ou d’une faiblesse. Dessangler les appréhensions et désobstruer les vannes des mots en mettant les clefs de sa vulnérabilité entre les mains d’un autre.
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Un autre humain dont une éventuelle fragilité, une potentielle vulnérabilité, un manque de considération de soi pourraient tirer jouissance à l’égo en célébrant l’épisode triomphant de la personnalité. Fêter la défaillance momentanée, passagère ou ponctuelle de l’ami(e) devenu faire-valoir. Vive la morale de l’instinct animal ! Quand on voit un animal blessé, il faut l’achever même quand c’est de sa propre famille. Pour son propre bien dirait-on.
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Seule la confiance préalable à l’amitié et la sublimation du rapport privilégié peuvent faire rempart à l’abus dans la relation. Les relations saines ont pour socle la confiance, le respect et transparence.
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Seule la volonté de ménager l’autre peut préserver du pouvoir de l’intrusion du néfaste dans la qualité des appréciations mutuelles.
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Parler à un(e) ami(e) est d’un grand réconfort qui peut parfois, en tant que besoin vital, faire le funambule entre la vision avenante, la compréhensive recherchée et la perception sournoisement malveillante et adroitement exploitée.
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"N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures..."
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Il n’est aucune garantie ni certitude acquise que cela ne revienne en boomerang affuté et effilé pour faire siller nos tympans, avant d’essayer de s’infiltrer dans la brèche laissée béante vers l’estime de soi. Estime de soi qu’on a laissé en consigne entre les mains de l’autre.
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Se fier. Se confier pousse au don de son âme à l’incertain. C’est une action en quête de sureté, d’un abri. « Abri : L’orage lui amène des clients » et on devient facilement l’otage de sa propre décision. "N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures." rappelle le proverbe Gitan
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S’ouvrir c’est donner des armes et les clefs du Bunker à qui peut en user à sa guise, quitte à te mettre hors de toi, hors de ton antre, hors de ton image, hors de ta propre perception de toi. Jules Renard disait que « Il n y a pas d’ami, il n y a que des moments d’amitié »
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Vous me le direz comme je me le répète depuis onze mille ans de ma vie que c’est à moi de choisir ma fréquentation. Je vous rassure ! Votre façon est meilleure que la mienne. Vous êtes au fond, au fond de vous, mieux que moi et que vous avez la maitrise du relationnel….
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Et si comme cela par hasard vous avez le cafard, des soucis, des pertes Ray Ban sans vision. Si vous avez des cumuls de rides et des pertes de dents, des ardoises là ou devraient s’accréditer des hypothèques, racontez tout en vrac sans en faire un secret d’amitié.
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Si vous avez la naïveté de bousculer l’ordre établi de ne plaire qu’en achetant les produits et les hommes, vous n’aurez pas d’amis...
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“On ne s’élève jamais en abaissant les autres!”
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J’ai vu de mes vieilles lunettes de presbytes des coyotes s’acharner sur un vieux lion décharné parce qu’il a perdu son statut et privilège.
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J’ai vu des amis devenir des sans cœur parce que l’autre est prosterné devant l’adversité.
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J’ai vu le mépris dans les yeux des gens quant à leur ami agenouillé une fraction d’histoire. Fléchi un moment dans le western de la résilience.
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Si vous avez le juste dédain sans apostrophe des gens griffées de la frime héritée et des ragots ravageurs, ne fermez Pas les yeux ni vos gueules.
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Si vous avez un brin authentique son des mots que vous dégainez pour vous définir quand le regard social vous fait douter, ne passez pas votre chemin dans l’indifférence
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Si vous cherchez à enjoliver le point d’interrogation dans les yeux avares de compliments et que vous avez peur du feedback des feelings destructeurs, alors vous n’avez pas besoin des bienfaits d’amis (es). Vous n’avez pas besoin d’amis(es)…Trouvez une bibliothèque, un magasin de vins et spiritueux, une retraite dans la nature, une solitude à apprivoiser ou tout simplement une pharmacie…
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Il arrive que les amis(es) doivent rentrer dans leurs casernes ! Ceux qui ont pensé avoir gagné la guerre de la vie laissent la résilience aux autres.
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Gardez vos amis(s) loin de vous, vous suffit que je vous inocule les miens.
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Je ne veux rien apprendre de la vie. Je récidive répétant la bêtise à l’infini, essayant toujours de trouver la moyenne arithmétique dans la citation de John Ruskin :
"La suprême récompense du travail n’est pas ce qu’il permet de gagner, mais ce qu’il permet de devenir"
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Je récidive en essayant de trouver la médiane dans la citation de Chamfort « J’ai renoncé à l’amitié de deux hommes, l’un parce qu’il ne m’a jamais parlé de lui, l’autre parce qu’il ne m’a jamais parlé de moi » En bien !
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Majid Blal, Sherbrooke, le 23 novembre 2011