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- Publication : vendredi 19 juin 2015 10:55
Bonjour amies et amis du monde.
Wallada et Ibn Zaidoun
Je voudrais dire aux Corses qui ne veulent pas que "Imagine" de John Lennon soit chanté en arabe qu'ils sont de fieffés ignares. Quand on pense aux auteurs des fresques pariétales de la grotte Chauvet, leur attitude les propulse bien au delà du paléolithique inférieur, dans les temps préhominiens. Bref, savent-ils, ces insulaires arriérés qu'au 10ème siècle dans l'émirat de Cordoue, Wallada, fille du dernier calife omeyyade et poétesse de renom tenait un salon littéraire très brillant qui accueillait l'élite du monde arabe d'alors? Un siècle avant Abélard et Héloïse, elle connut un grand amour avec le poète Ibn Zaidoun qui, l'ayant trahie, quêta son pardon.
"Si la pleine lune des ténèbres s'inclinait amoureusement vers nous de l'endroit où elle se lève, elle ne ferait pas changer notre désir.
Garde la promesse, même si nous restons séparés. Pour moi, je me contenterai du souvenir de l'image vue en rêve.
Dans ta réponse sera ma joie si tu augmentes par elle les faveurs dont tu as toujours été généreuse.
Et j'appelle sur toi le salut d'Allah, tant que durera ton amour que tu caches, même à moi..."
Mais voilà, le coquin qui l'avait trompée avec sa propre servante se fit dans un premier temps sévèrement tancer:
"Si tu avais fait preuve d'équité à l'égard de notre amour, tu n'aurais pas aimé ma servante, la préférant ainsi à moi-même.
Tu as délaissé une belle branche chargée de fruits mûrs pour aller vers une autre qui en était dépourvue.
Tu savais pourtant que c'est moi la pleine lune du firmament, mais tu as préféré, pour mon malheur, aimer Jupiter."
Le pardon ne venant pas, le poète se fit implorant:
"L'absence a succédé à notre intimité,
Et la distance a suppléé à la douceur de nos rencontres,
Ô ! l'aube précoce et fatale des adieux est arrivée,
Et de notre amour le héraut annonce le terme.
Lequel rappellera à ceux qui, d'absence inaltérable
Et de tristesse usante, nous drapent,
La joie qui hier nous égayait...
En ce temps là, alors que chez nous la culture était séquestrée dans les bibliothèques poussiéreuses des monastères ( Au nom de la rose) l'arabe était la langue culturelle du bassin méditerranéen comme l'avaient été le grec et le latin avant elle. On l'enseignait à l'université de Toulouse. Elle nous apporta les tous premiers sociologues tel Ibn Khaldoum, de grands écrivains voyageurs à l'instar d'Ibn Batouta, des médecins visionnaires comme Ibn Sina plus connu sous le nom d'Avicenne, des écrivains, des poètes, des historiens, des mathématiciens à la pelle. Savez vous que lorsque Haroun al Rashid fit cadeau d'une horloge à Charlemagne, celui-ci croyant à de la sorcellerie la fendit en deux avec son glaive. Honte à vous Corses obtus qui ne veulent pas entendre chanter en arabe. Dans quel endroit autre que sur votre île le dialecte que vous parlez est-il connu? Vous nous avez donné un conquérant dont l'Europe aujourd'hui célèbre la défaite et quoi d'autre ?
Je suis contre toutes les formes de fanatisme et le djihadisme en est une redoutable mais votre inculture et votre intolérance ne font que le renforcer. Honte à vous et vive la langue arabe. Vivaaa!
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