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Majid Blal

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LE DILEMME DE LAZOUBIDA

Par Majid Blal

"Le goût de la vérité n'empêche nullement de prendre position" Albert Camus

- Tu sauras bien petite Kourdassa de mon cœur. Tu sauras que lorsque à perte de vue, le regard ne croiserait que le brun de la pensée fasciste, lorsque nulle cachette ne serait permise derrière les fleurs, les fagots ni dans les bosquets de rosiers, chacun aura son destin inscrit sur son faciès et consigné dans la consonance de son prénom. Tu y serais aussi petite, même si tes hommes te diraient que, désormais, tu fais partie de leur caste.

- Ma fhemte, ana manarafch el arbia bezzafe...me snobe-t-elle au début. Puis ne m'appelle pas Lazoubida ou Kourdassa. Tu peux m'appeler Choukrouta ou Koumira, comme mes amis(es),`Margarina, à la rigueur, car je ne supporte pas Beurette...

- Tu vois chère Ghouzviza ( accent parisien bien affiché, dans mes montagnes)! Même si tu excellais dans l'exercice de régurgiter l'accent parisien, d'Oxford ou de la banlieue cossue de Boston, même si tu chantais la marseillaise ou déclamais "The Star-Spangled Banner" à tue tête en public, devant tous les Franchouillards comme devant tous les "Red Neck" du fin fond du Texas, tu n'en serais que plus louche et plus suspecte.

- J'ai honte du comportement de beaucoup des nôtres. Ils font du gâchis. Ils ramènent, chez nous en France, des comportements inappropriés. Ils sont marginalisés et je ne veux pas être associée à ces gredins qui rapportent des comportements, à contre courant de la civilisation. Je ne les veux pas comme référence, me balance-t-elle

- Même si tu reniais ton couscous, ton cumin et ton Ahhh de jouissance gutturale, tu ne serais toujours qu'une mahométane comme les autres. Une peau à marquer au fer rouge pour fin de dératisation. Tu vois ma biche! Même si tu défrisais sans fer à repasser, que tu soutenais les nationalistes ethniques, que tu militais contre la barbarie venue d'orient, que tu buvais ton vin en mettant tes machins Prada sous ton carré Hermès, tu n'en serais, dans le rêve des identitaires, que la bougnoule à déporter ou à stériliser pour ne pas se reproduire.

- Bof, tu exagères, le poète. Je suis française et j'ai mes papiers de citoyenne. Je suis mariée avec un français et je ne veux aucun contact avec les hbechs du pays.

- Tu sauras, LaZoubida ! Même si tu récitais par cœur la pensée d'Alain Bihr, que tu faisais l'éloge à Zemmour, que ton carnet d'adresse était bondé de noms tels Mathieu Bock, Martineau le québecois, Finkelmachin, même si tu perpétrais l'apologie de la suprématie de l'homme blanc, socle de l'ethnocentrisme triomphant, même si tu devenais docile, servile et prête à courber l'échine, que tu te proposais pour faire l'immonde boulot de collaboratrice, de Harki ou de renégate..., tout cela ne te servirait à rien, quand les bottes se mettraient à marteler les trottoirs au pas cadencé. À l'heure où le gris de la haine, épousant la grisaille des temps taciturnes, deviendrait norme. Quand les fascistes seraient dans la cité, même ta fausse blondeur ne pourrait te servir d'alibi.

- Et puis?...

- Quand les fascistes prennent le pouvoir, ils n'incarnent que l'autre version des islamistes. Dans les deux cas, tu seras toujours la perdante, tout autant que l'humaniste universaliste que je suis. C'est pour cela que je n'ai de complaisance ni pour les religieux, ni pour les suprémacistes. Alors, fais attention à ne jamais justifier, et encore moins banaliser, le ségrégationnisme en invoquant le besoin de lutter contre l'obscurantisme wahabite.

Au tribunal des fascistes, à l'exemple de ceux des islamistes, les arguments ne sont pas plaidoirie. Il n y aurait que des biais de confirmation, des invectives déployées, des index pointés, des droits brimés, des dignités piétinées et la haine au menu.

Le 10 décembre 2016, Sherbrooke, Majid Blal

 

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