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Patience laissa brûler sa maison.

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Bassussarry

Un voyage humanitaire pour 13 ados du village

Corruption : l’hydre du Maroc

 

L’histoire hellénistique foisonne de mythes fabuleux dont celui de l’effroyable hydre de Lerne. Il s’agit d’un monstre né de l’union de Typhon et Echidna et qui se présente sous la forme d’un serpent d’eau à corps de chien, doté de plusieurs têtes dont le nombre varie de 5 à 100 et même beaucoup plus selon des auteurs. Ces têtes se régénéraient une fois tranchées. Le monstre ravageait les récoltes et anéantissait les troupeaux du pays. En outre, l’haleine expirée par ses multiples gueules proférait un poison radical, et ce même durant le sommeil de la bête. Cette férocité n’empêcha pas Hercule de le tuer lors de l’accomplissement de ces fameux douze travaux, avec, il est vrai,  l’appui de son neveu, le héros thébain Iolaos.

Mais me diriez-vous : quelle est la relation entre ce monstre grec et le Maroc? La réponse c’est que le pays du soleil couchant  peut, hélas, se targuer d’avoir son propre hydre ! Il porte, certes, un nom moins énigmatique mais qui ne l’empêche pas, pour autant, d’être énormément et effectivement dévastateur. Ce monstre tentaculaire s’appelle al-fasâd. Il se présente sous diverses appellations dont : an-noir, lahlawa, at-tadwira, moulay Ahmed, qhiwa, baraka, etc. Les épithètes varient selon les régions et les circonstances pour former, en fin de compte, les gueules fétides et tueuses de l’horrible bête.
L’hydre marocaine est, donc, ce mal endémique qui est la corruption et qui ne cesse de miner le pays et rend très laborieux son essor vers un lendemain meilleur. Mais si la bête grecque n’est, en définitive, qu’une image allégorique de la lutte perpétuelle entre les forces du bien et les forces du mal, son vis-à-vis marocain est une pieuvre bien vivante et beaucoup plus dangereuse. Quasiment plus rien ne peut se faire au pays sans le paiement, à un moment ou un autre, d’un tribut injuste et injustifié. Un constat corroboré par le classement du Maroc à la 80ème place (sur 183 pays pris en compte) des pays corrompus selon l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2011, dévoilé par Transparency International. Les campagnes officielles et la mise à l’index de gros bonnets en les évinçant de la Fonction publique ou en les jetant en prison n’amenèrent guère d’amélioration à ce niveau. Ainsi, du simple employé du service d’état civil, à l’agent de la force publique, en passant par le médecin, l’enseignant etc., tout l’appareil administratif semble corrodé par ce mal dévastateur. Tous les Marocains, y compris l’auteur de cet article, ont, à un moment ou un autre, été confrontés à ce problème et ont souvent succombé, bon gré mal gré, à l’appel de l’hydre du Maroc.
A titre d’exemple, l’accession à la propriété est devenue plus complexe à cause du fameux «noir» que tout acquéreur doit payer cash. Une opération lourde de conséquence puisqu’elle ne peut être prise en compte lors de l’attribution d’un prêt bancaire. Du coup, nombreuses sont les familles qui se retrouvent privées de ce droit légitime d’avoir un chez-soi. La maison qui initialement, doit être un gage de stabilité et une fenêtre d’espoir sur l’avenir, est devenue un saut dans un gouffre obscur que des millions de concitoyens ne peuvent, malgré tout, accomplir faute de parachute !
L’autre forme de corruption touche à un domaine encore plus vital, à savoir le droit d’enfanter. En effet, la majorité des bébés marocains naissent dans le « noir » ! Je ne parle pas ici de l’état des hôpitaux et autres cliniques, mais de ce droit de passage que les parents doivent verser en « liquide » au gynécologue pour que leur bébé accède à la vie dans des conditions acceptables. Pour faire face à cette variance de la ztata que les coupeurs de routes prélevaient jadis auprès de voyageurs esseulés traversant les cols routiers du Maroc au XIXème siècle, des pauvres dames se séparent, avec amertume, des quelques bijoux qu’elles possèdent ou organisent entre elles l’opération dite « darte » et qui consiste à constituer un fonds commun alimenté mensuellement par des sommes versées à part égale par les associées d’infortune. Chaque participante utilise ce pactole à tour de rôle pour affronter une dépense lourde dont le noir imposé par les zettats du col de l’utérus !

On peut se contenter de ces deux formes de corruption car la liste est, malheureusement, loin d’être exhaustive. Il est inutile de parler des sommes exigées pour « acheter » un poste, obtenir un permis de construire, éviter un paiement fiscal en achetant de vraies fausses factures, soudoyer le moqaddem pour obtenir une attestation de résidence, obtenir l’aide de l’infirmière alors que le patient souffre sur son lit d’hôpital, passer outre les exigences du cahier des charges pour obtenir un marché, etc.
Pourquoi cette inclinaison pour ce comportement déviant ? Constitue-t-il une spécificité marocaine ? La réponse à la seconde interrogation est non, car la corruption est un fait universel dont la gravité varie d’un pays à l’autre. Par contre, sa forte propagation dans tous les rouages de la société marocaine est inquiétante. Il est fort probable que ceci vient, en grande partie, de la vision que gardent toujours nos concitoyens de l’appareil étatique. L’Etat marocain est encore confondu au Makhzen, la vieille structure qui soumettait les tribus à une pression fiscale abusive dont la gravité augmentait «régulièrement et  proportionnellement à l’accroissement progressif du luxe, des besoins et des dépenses de l’Etat», comme le souligne Ibn Khaldoun dans sa Mouqaddima,

La corruption est, aussi, l’histoire du serpent qui se mord la queue, car elle est à la fois le résultat et la cause du sous-développement et de la pauvreté. Celui qui n’arrive pas à subvenir à ses besoins honnêtement, n’hésite pas à emprunter des chemins tortueux pour améliorer sa situation. L’exiguïté des moyens de subsistance et la rareté des opportunités d’emploi sans oublier la modicité des salaires favorisent trop souvent ce genre de conduite.
La conséquence de cette situation fait que de nombreux citoyens se sont retrouvés exclus de facto du marché du travail, du droit à l’accession à la propriété, des services publics, etc. Une réalité triste et révoltante et qui justifie à elle seule les remous épisodiques que connaît la rue marocaine.
L’Etat de droit et de justice auquel nous aspirons tous ne peut se construire sans l’extirpation de la corruption du corps social. L’Etat ne peut agir et contribuer à l’éradication de la misère et du chômage si tout le monde essaye d’échapper ou de puiser dans les rentrées fiscales. En effet, une fiscalité juste et équitablement collectée auprès des contribuables permet à l’Etat de jouer pleinement son rôle. Il ne faut pas non plus croire que celui-ci doit incessamment absorber les flux successifs des diplômés en les intégrant dans la Fonction publique. Aucun pays au monde ne peut le faire. Par ailleurs, il me semble qu’un Etat trop fortement employeur n’est pas un signe positif du dynamisme d’un pays. Bien au contraire ! Le rôle de l’Etat est de stimuler et d’influer sur le développement du pays par des choix politiques éclairés et des orientations économiques audacieuses afin que les retombés bénéfiques puissent profiter à la majorité de la population.
 
Dans une de ses merveilleux textes, le chanteur belge Jacques Brel dit : «C’est trop facile d’entrer aux églises * De déverser toutes ses saletés * Face au curé qui dans la lumière grise * Ferme les yeux pour mieux nous pardonner». Cette critique acerbe du confessionnal, la fameuse station de lavage à sec qui permet aux chrétiens de s’absoudre de tout péché, est un tir à boulets rouges sur l’hypocrisie de l’homme en général. En s’inspirant de cette image poétique, on peut dire à propos de notre propre société marocaine qu’il est trop facile de se frotter le front jusqu’à se brûler la peau pour vaquer, juste après la prière, à des comportements aussi abominables que l’encouragement de la corruption ! Il est trop facile de se gargariser de discours les plus progressistes tout en agissant à l’inverse de ces idées par ailleurs ! Il est trop facile de se voiler la tête jusqu’à obstruer la respiration pour, une fois au bureau, on se permet de racketter l’administré souhaitant retirer un simple extrait d’acte de naissance ! Il est trop facile de suivre des années durant de longues études de droit et vivre «tout le reste de travers», pour paraphraser un célèbre humoriste ! Ces interrogations n’ambitionnent aucunement de donner des leçons de morale à quiconque. Elles n’ont comme visée que de mettre le doigt sur la schizophrénie comportementale qui règne dans notre société.

Si Hercule a pu, avec le soutien de son neveu, venir à bout de l’hydre de Lerne en dépit de sa puissance et de sa quasi-immortalité, il semble, en théorie, plus aisé pour plus de 32 millions de Marocains de mettre hors d’état de nuire la bête féroce qui est la corruption. Il suffit pour cela de briser le cercle vicieux. Un sursaut moral de chacun est la condition sine qua non pour permettre cette victoire fondamentale. Il ne faut pas oublier, en effet, que l’appareil étatique n’est, du moins dans les pays dits démocratiques, que le condensé des actes et choix individuels. L’Etat de droit et d’équité auquel nous aspirons et qui a motivé les remous de notre «mini printemps marocain», ne peut devenir une réalité sans l’implication réfléchie et responsable de chaque Marocaine et de chaque marocain. Le vivre ensemble impose cette prise de conscience individuelle.  Une lueur d’espoir : les mutations que vit le pays depuis quelques mois laissent présager un lendemain meilleur. La réforme constitutionnelle initiée par Sa Majesté Mohammed IV dans son discours historique du 9 mars 2011 et l’implication croissante de la société civile dans la vie politique permettent d’espérer une éradication progressive des causes ténébreuses d’al-fasâd. En tout cas, devant un mal aussi pervertissant, si on ne fait rien, c’est tout l’édifice de l’Etat marocain qui risque de s’écrouler.

* Docteur  Histoire

 

Mercredi 7 Mars 2012

Mohamed LMOUBARIKI *

A voir la manière dont certains responsables se comportent à Midelt, l’on est en droit de se demander si notre chère ville n’a pas une loi propre à elle. On a l’impression que c’est une île coupée du reste du pays. En effet, une impunité criarde sévit chez nous, à tel point qu’on a l’impression qu’elle est devenue un havre pour les fonctionnaires véreux ou paresseux. On dirait que le destin de cette malheureuse population est scellé au je-m’en-foutisme des uns et à la prévarication des autres.

En effet,  Midelt est devenue  une voie de salut pour les agents malhonnêtes qui n’ont ni foi ni loi. On dirait qu’ils sont envoyés  ici pour  se défouler.  Investis de pouvoir, ils font ce que bon leur semble, non pour la population,  mais pour leur ego et leur libido L’horaire de la fonction publique ne semble  pas les concerner ; ils font  des apparitions éphémères dans leur lieu de travail et s’éternisent sur les terrasses de café, au vu et au su de tout le monde. On en  voit qui, de mèche avec leur chaouch, n’hésitent pas faire poireauter, pendant des heures, les citoyens qui n’en peuvent mais.

 

Et gare aux rouspéteurs ! Auquel cas, l’on vous sort aussitôt la fameuse carte d’ « outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ». D’aucuns affichent ostensiblement  leur déconsidération à l’égard des autochtones qui ne cessent de s’interroger sur la nature du crime que leurs ancêtres avaient commis pour qu’ils soient soumis à un tel joug. D’autres adoptent délibérément un comportement malséant  pour lequel ils n’hésiteraient nullement à envoyer le citoyen lambda devant le tribunal. « Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais (comprenez : vous n’en avez pas le droit), sinon  vous en pâtirez », lancent leurs regards effrontés. Ils ne font jamais la queue.  A leurs yeux, la file est faite par les indiens et les imbéciles. Quant à leurs voitures de service, elles sont personnalisées et se rencontrent partout. Leur attitude me donne l’impression qu’ils sont faits d’une autre argile. Ils ne sont pas des représentants de l’Etat ; ils sont l’Etat.

 

Cette ville damnée est également une voie de garage pour ceux qui partent bientôt à la retraite. Se considérant en préretraite, ceux-ci passent leur temps à penser à ce qu’ils feraient par la suite. Au lieu de mériter leur salaire en s’acquittant loyalement de leur tâche, ils montent des projets qu’ils s’ingénient à réaliser avec l’argent des autres, et le moindre service qu’ils vous rendent  vous coûte cher. Ainsi vous trouvez-vous   obligé de contribuer au financement d’un projet qui ne vous bénéficiera point. Vous gavez leur progéniture avec votre propre nourriture. Chez nous, la plupart des administrations sont comme des billards ; ils  ne fonctionnent que si vous  misez. Tout le monde le sait, mais personne n’en parle. N’est-ce pas là les prémices de l’installation de milieux mafieux où l’omerta (la loi du silence) est de rigueur ? De bakchich en dessous-de-table, de pot-de- vin en enveloppe, les valeurs s’estompent, les interdits disparaissent et l’on finit par institutionnaliser la corruption, laquelle continue de maintenir notre pays au plus bas des classements des nations

Maintenant, la question qui se pose  est de savoir si cette situation est fatale. Oui, elle l’est si nous ne réagissons pas. Mais attention, réagir ne veut  pas dire  descendre dans la rue car nous sommes, en partie, responsables de ce qui nous arrive.  Nous devons donc réagir ; d’abord en nous abstenant de graisser la patte tout en persistant à faire valoir nos droits et puis, le cas échéant, en forçant la main à nos REPRESENTANTS et PORTE-PAROLE  pour qu’ils interviennent. Du reste, qui les a rendus puissants ? Sinon les électeurs que nous sommes. Il leur appartient donc d’honorer le contrat moral qui les lie avec  nous  en prenant  notre défense. Ils ne doivent pas se contenter de condamner, il faut qu’ils dénoncent publiquement ces errements. Certes, on n’a pas, nous, des Jean Lassale, ce député-maire français qui a entrepris, avec succès, une grève de la faim de 39 jours, à l’Hémicycle, pour faire revenir le gouvernement sur la décision de délocaliser une usine de  150 ouvriers. Les nôtres de députés veulent vivre vieux et bien. On les comprend,  et grand bien leur fasse, mais ils doivent réagir à leur niveau, eux aussi. Comment ? Ils  le savent mieux  que moi. Ils n’ont qu’à suivre l’exemple de l’un des conseils de la ville tant décriés par le passé.  Celui-ci avait maille à partir avec le percepteur qui refusait de signer les mandats de la commune. Mais, grâce à la solidarité de ses membres, il avait obligé le gouverneur à intervenir pour changer ce fonctionnaire, qui était pourtant son protégé : ils l’avaient menacé d’une démission collective. Comme quoi, quand on veut, on peut.

BEHRI ABDELAAZIZ.

Maroc: Une chaîne humaine contre les violences faites aux femmes à Rabat

Mis à jour le 08.12.12 à 23h58

Tata Milouda, l'immigrée clandestine propulsée en artiste de la vie

 tatamilouda

 

 

 

 

 

No religion promotes  the massacre innocent people

No human on Earth can remain insensitive to these barbaric practices made by murdering psychopaths, executioners, bloodthirsty thugs, looters, frustrated, dissatisfied, gurus, and the list is long... then express yourself, tell them what you think of them

Poème en arabe rendant hommage à la ville de MIDELT
appelée «la petite PARIS» à l'époque de sa prospérité coup de cœur de Driss Méliani

poème de Rachid Aït ABDERAHMANE

 


رشيد ايت عبد الرحمان
و بوتي دي باري
إلــى باريــس الصغيـــرة.. ميدلــــت
إلى الذي اكتشفت صدفة أن حبها يعتصر قلبينا..الشاعر إدريس الملياني
إلى كل من يعتصر حبها قلبه
إلى أصدقاء الطفولة وأصدقاء الدراسة
لم لم تناديني من صمتك؟
لم لما لم ليل البين حباله لأجل جسدي
لم تناديني؟
لم أغمضت عينيك عن مراسيم نفيي؟
لم أنت صامتة هكذا؟
جسدك النحيف مرصع بالنسيان
ومخضب حلمك بالتناسي
روحك الصامدة في وجه الرياح
مطرزة بها كنانيشي
ملفوف بها دمي..
مزينة برماد مصفى
تواجهين شمسا أحرقت نفسها
شمس تآمرت مع الليل
من أجل طمس معالم القمر بين شفتيك
وأنت صامتة هكذا..هادئة هكذا؟
وأنا أؤخذ من حضنك قسرا
وتستسلمين في انتشاء وصل مبتور.
لم؟
وأنا أرتعش ارتعاش العريان
في برد شتائك القاتل؟
لم؟
وأنت صامتة هكذا..هادئة هكذا..ميتة هكذا؟
لأجلك مزقت طموحي
وذررت عمري فوق جسدك الممحو مثل آية الليل
وأنبت لي عاطفة من صقيع
تجلت أوراقها عاصفة لولبية
أول ما اقتلعت جسدي.
وأنت صامتة هكذا هادئة هكذا ميتة هكذا..منتهية هكذا.
لك في قلبي ربوة بلا خريف
وعين لا تنضب
لك فيه المقام مباحا
لك في قلبي شمس، غير الشمس، رحيمة وظل..
لك فيه النسيم
لك الحلم والماء
لك في قلبي أن تقطفي الثمار دانية أنى شئت
لك فيه أسفار وصحائف ورد
لك أن تصفحيها شغفا شغفا
ميدلت.. يا محيرتي:
بالصمت
بالهدوء
بالموت
بالنهاية
أيتها المنبعثة من رحم الجبل
أيتها المرتعدة من بطش الجبل
أيتها الخائفة من ضمة الجبل
أيتها المنسية في «قب» الجبل
ميدلت.. يا محيرتي:
قفي لحظة أودعك سرا
لا تخفيه عن أحد:
«أحبك حتى المواجهة»
أطيلي إلي النظر عمرا
قضي مضجعي دهرا
وإن كنت لا تلقين لآلامي بالا
فإني حريص لأجلك
أن أعلق ضفاف جراحي..
وأنمي على جنباتها صفصافا
حتى يضل البلسم طريقه إليها
إذ لا أريد أن أشفى منك
فقط قفي لحظة أودعك سرا:
«أحبك حتى النهاية».
ميدلت..ميدلت..م ي د ل ت
يا حلم الطفولة
ويا ألم الكبـــر
ميدلت/بني ملال 199

Tristesse et amertume dans le camp algéro-polisarien à l’ONU

Le 15 octobre 2012, la 4ème Commission de l’Assemblée Générale de l’ONU a adopté, par consensus, le projet de résolution sur le Sahara marocain, réitérant l’appui des Nations-Unies au processus de négociations.
Une simple lecture de ladite résolution faite ressortir que l’Assemblée Générale de l’ONU « appuie le processus de négociations en cours en vue de parvenir à une solution politique juste et durable et mutuellement acceptable à ce différend régional et invite les Etats de la région à coopérer pleinement avec les efforts déployés sous les auspices des Nations-Unies dans la recherche de cette solution »
Il est donc clair qu’avec l’adoption de ce texte, l'Assemblée Générale de l'ONU vient conforter la démarche du Conseil de Sécurité depuis l'adoption de sa résolution 1754 (2007), en référence à la soumission par le Maroc de son initiative d'autonomie pour la région du Sahara, qui a été saluée par l'Organe Exécutif et l'ensemble de la communauté internationale comme étant une initiative sérieuse et crédible pour le règlement définitif du différend régional dur le Sahara.


La Fête du Village Mibladen et Aouli Le 17 et 18 Août 2013

 

Je suis impressionné et satisfait car à midelt il y a des gens qui prennent des initiatives,

des mideltis qui agissent, c’est tout à leur honneur.

IL FAUT INOCULER AUX GENS LEURS DROITS

"DE LA GESTION DES JEUNES GENS A LA DYNAMIQUE DES MALADES"

GOUVERNANCE ET DERIVES DU PRINTANISME

Faut il un vaccin de plus aux jeunes ou une cure à leurs anciens ? Face au printanisme* ravageur, effrayant et affolé, dont l’effervescence a touché notre pays, et quelles que fussent les levains de sa genèse, on retiendra sa spontanéité, qui va de pair avec la jeunesse, ses besoins, sa conscience et sa maturité. Cris ou expression du peuple, il est la preuve de ses libertés conquises ou naturelles et de sa vitalité.

En vue de favoriser la libre expression démocratique des jeunes et des plus avisés, il est impératif de réfléchir sur la manière de sécuriser les ardeurs, de palier aux iniquités, de protéger les acquis et d'offrir les progrès naturels de l'humanité et de la civilisation moderne au Peuple, en ayant en priorité les plus fragiles et les démunis.
A côté du travail, face au chômage, au besoin de protéger la vie, les biens et leur sécurité, il y a le comportement et les conduites au sein du groupe. C'est-à-dire la manière de sécuriser les éveils dans leurs expressions, confuses et désordonnées, que ces manifestations soient induites ou naturelles. C’est le b, a, b a, de la vie communautaire et du libre exercice de la démocratie. C'est aussi une forme louable de bonne gouvernance.

IL FAUT INOCULER AUX GENS LEURS DROITS

Je dis ''inoculer' et non pas seulement inculquer ! Pour une plus grande cohésion sociale et en vue d'acquérir plus de progrès humains, il faut impliquer les couches sociales, toutes, en vue de leur détermination active et une plus ample dynamique de leur part dans leur participation aux actions citoyennes. C'est à ce titre que l'Etat et les gouvernants doivent encourager la population à travers son intéressement agissant et ses activités au sein des associations.

L'action dynamique des malades, en vue d’un meilleur accès aux soins de santé, est le pan qui nous intéresse le plus ici. Elle est impérieuse. Ce projet sociétal d'encadrement du peuple est la seule solution pour réveiller le peuple et insérer les jeunes aussi dans le cadre organisé, surveillé et discipliné des partis. Partis, hélas sur la dérive, tout le monde le prétend, vu leur nombre déconcertant et de leur dite sécheresse, qui ont besoin de se revitaliser par une meilleure représentation des jeunes en leur sein et pour une citoyenneté proactive plus marquée.

EXPRESSIONS, FREINS ET RETENUES

Cette militance peut concourir à limiter la casse des manifs et des grèves sauvages, qui sabordent le travail et les services, l'éducation, la santé, la bonne concurrence et la productivité. Hélas, nous avons vu des milliers de médecins manifester et recevoir la matraque à titre préventif ! Le militantisme assumé, bénévole ou intéressé, est capable de freiner les exactions dissuasives et sécuritaires, qui répriment ou qui s’expriment, face à cette culture nouvelle du hooliganisme. Un comportement de foule, qui autonourrit les foules, qui inspire les expressions agressives et emportées des masses, en encourageant les humeurs passionnées, les effervescences sans frein et la brutalité vengeresse ou gratuite instinctive.

Cette relance des citoyens est valable pour tous les secteurs vitaux de la communauté, de la production à la consommation, des soins de santé aux choses de la vie, de l'école au marché du travail. Cette action d'encadrement et de recrutement est une manière tangible de raisonner, de maitriser les effets sauvages des foules en développant la dialectique du civisme et l'implication des gens dans les syndicats et les partis. Des adhésions libres, transparentes et déterminées.

OUVRIR LES PORTES AUX JEUNES

Népotisme, privilèges, gabegie, corruption, vie trop chère, chômage et fermeture des horizons ! Crises, cris révoltes et émeutes …Et syndicats
Ne pas s’ouvrir suffisamment aux jeunes pour les développer, (je parle des adhésions, des activités associatives et des actions publiques, pour intégrer les jeunes) est une erreur préjudiciable qui annonce une impasse sociopolitique. Il s’agit en ce moment de faire un acte salvateur pour le pays et sa cohésion. Intégrer les jeunes à l’intérieur des syndicats et des partis, et les intéresser à la militance civique instructive, encadrée et inclusive. Non seulement par crainte de leurs pulsions récriminatoires, de leurs ingérences naturelles, mais de droit. Les craindre ou les écarter serait une prévention pusillanime, réductrice et lâchement étriquée. Ce frein bridant l’espoir des générations, nos enfants, représenterait un coup fatal contre le civisme et la bonne citoyenneté, qu’il ferait avorter. Une béance vers quels horizons belliqueux ? Une dérive rebelle face à l’égoïsme inconscient et la cupidité arrogante des plus riches de nos hommes !

Toute obstruction saboterait les progrès humains et la modernité. Et par là, de façon tronquée et machiavélique, l'accès aux urnes et l'expression disciplinée de la démocratie. Cette paresse des initiatives, cette ataxie, faites de vues courtes et d'analyses intimidées, laissera libre cours aux comportements grégaires, signalés plus haut. Elle ne pourra guère apaiser les rassemblements sauvages, devenus des modes printanières dans les pays du versant Sud de la Civilisation, et tels qu’ils sont secoués par le tsunami du printemps et ses vagues intercurrences. Toute réduction interdiction, toute marginalisation, ne feront qu’exciter les foules qui stigmatisent les pouvoirs en place, à tort ou à raison. On ne pourra plus ignorer les avertissements prudents ni faire cesser les menaces politiciennes qui fulminent de toutes les bouches !

Le refus de coopter les jeunes et de les endiguer est vécu comme une marginalisation opérée aux dépens des jeunes, des analphabètes, des ruraux, des malades ou des plus pauvres, par les notables fossilisés et les arrivistes de tous poils. Cette paralysie de l'initiative, prospective et préventive, ne pourra rien contre les dérives de la folie grégaire. Aucun paravent ne sera plus possible face aux saccages, aucune sécurité n’est absolue face aux dérives. Et les exactions face aux émeutes ne profitent qu’aux extrémistes et aux casseurs les plus fanatisés. Dès lors, il faut intégrer et canaliser, susciter et surveiller les jeunes et les plus matures qui les catapultent ou qui en profitent. Ecouter leurs propos, certes, intégrer leurs justes revendications, en vue de les réaliser, ensemble. Dans les limites objectives qu’ils verront par eux-mêmes, une fois instruits, par transparence dans les partis et les mouvements citoyens.

DYNAMIQUE DES MALADES POUR LEUR ACCES AUX SOINS

Le médecin, l’étudiant, le malade ne sont pas des citoyens, mentalement sourds et aphones, exclus de leur nationalité et de la patrie. Ils n’ont pas à se détacher de leur citoyenneté, ni à se sentir marginalisés des affaires courantes de la communauté et exclus de la chose publique. Malades ou sains, et pour servir, nous devons fièrement nous engager civiquement afin de nous défendre, dans un combat existentiel pour la dignité. La lutte du malade doit être soutenue pour qu'on sache ses droits, pour connaître ses obligations, pour s'affirmer et s'assumer, afin de protéger sa vie et sa santé. La sauvegarde entière de sa dignité est un juste devoir, une nécessité envers soi, qui doit être reconnue légalement par tous.

Mais, c'est aussi une militance envers ceux qui restent muets, incapables ou paralysés, face aux gestionnaires ! Face aux impôts indirects qui ne frappent que les malades ! Face aux taxes illégitimes, coloniales et archaïques qui freinent son accès aux soins et qui renchérissent les explorations médicales, biologiques et les médicaments. C'est aussi un besoin de dynamique civique face à ceux des médecins et des cadres de santé, qui ne sentent pas l'honneur qui leur est fait, inconscients de la grandeur qu'ils occupent de par la mission qui leur est dévolue, inconscients surtout de la confiance qu'on leur donne. La responsabilité de nous défendre messieurs, de nous instruire mesdames, de nous représenter et de nous encadre de nous protéger excellences, ou là, de nous soigner docteurs, est un immense magistère. Si grand que c'est un crime de mal servir les nôtres, de les négliger ou de rater nos offices. Bravo donc et bonne suite à ceux des gestionnaires et  des malades qui s'impliquent avec probité dans l'exercice sain, dynamique et propre de leurs responsabilités.

SECURITE, DROITS ET DIGNITE

Le consommateur moyen est un suspect, parce qu’indigent, rural, analphabète ou mal habillé ! Délit de faciès, délits culturels cumulés, en bas chez-nous ou pire dans certains pays du Nord. Aux floraisons des urnes, surtout.

Ces vrais édens ou pseudos parangons, interdits aux métis labélisés que nos sommes ! Tes us font peur, toi le quidam, mon frère. Ton folklore, ta culture, ton culte condamnent à l’exclusion. Ici, comme au Nord, la haine réunit les partis opposés. La nature humaine est ainsi faite. Pas les programmes, comme ici, mais le seul crédo valable en pays laïc, reste l'idéologie ! L'idéologie de haine des métis, des mulâtres et bruns, hélas ! Ils se liguent pour te chasser en courant aux voix adverses pour les cumuler. Pas tous ! Là, plus près, ce ne sont pas les urnes qui édictent leurs voix, mais la sottise, mon frère. Ton apparence, ton hale, ta silhouette, font peur et irritent les fils des dieux et leurs apparentés d'ici. Ta face hilare, barbue et patibulaire, est placardée sur les affiches de leurs blancs génomes, sur nos murs aussi! Et, sur la presse et les écrans, dans leur conscience, dans leur science, tu es partout, pratiquement recherché ! On se regarde si ce n'est pas soi, des fois !

Il ne reste plus que de déshabiller les requérants en justice, les coursiers des Cours, les malades en quête de soins et de leur faire baisser le pantalon, avant qu’ils ne pénètrent les haut lieux des tribunaux et des hôpitaux aussi. Ils peuvent cacher un coupe-ongle dangereux !

Quel dignité, quelle fierté dans son pays et quel amour pour celui-ci en gardera la personne fouillée ? Cette inquisition, cette façon de mettre à nu la personne, à l’instar de son portefeuille, est une forme humiliante d’exactions. Pareille à celle des SS dans les pays hier vaincus et aujourd’hui par les nôtres envahis. (Sic). La quête de justice, la prévention, la sécurité et la santé doivent sauvegarder la fierté des gens, que ce soit au tribunal, dans la rue, à l’entrée ou à l’intérieur des hôpitaux.

Attention lecteur, je ne généralise pas, même si c'en est trop ! Et puis, j'adore mon pays, qui des plus hospitaliers, prône une culture de paix et d'entraide, qui nous apprend à aimer les étrangers. Alors, messieurs de la santé, des tribunaux et autres services de l'Etat, un peu d'estime pour autrui, pour montrer aux gens du Nord qu'on a des droits et qu'on respecte autrui, par amour, par devoir et par nécessité.

DEVOIRS ET ENGAGEMENT

Les malades ne doivent plus demeurer les otages des lois médiévales et des pratiques surannées, dans le cadre rigide et froid de la neutralité passive de l'administration, de son laisser-faire folklorique et de ses superbes laisser-aller. Si l'INDH est efficient et que le Ramed est là, on demande plus !
Les malades ne doivent tomber dans l'oubli discriminatoire ou marginalisant, qui les fait paraître et assimiler à des sous-citoyens. Surtout quand ils viennent de loin, qu'ils sont incultes ou incompris ou pauvres, a fortiori. Ils n'ont pas à être considérés comme des objets inutiles ni un surplus gênant et geignant. Les malades n'ont pas à être considérés, par charité, comme des sous-citoyens et des assistés.

C'est un droit pour tous de profiter, avec fierté et égards, des droits conquis et concédés par la communauté. Celui d’être pris en charge et respectueusement traité. Les malades ne doivent pas être diminués, déniés ni dénués de leur esprit civique et citoyen. Et surtout pas arnaqués ou exploités !
Les malades ne doivent pas esquiver le sens du partage et du juste combat qui leur est obligatoire et indu. Et les associations et leurs réseaux sont là et ils existent. Ces officines doivent être encouragées, multipliés et assistés, comme des instruments et des témoins.

Ces associations doivent être entendues afin de collaborer à l'expression libre et démocratique de tous. Elles doivent participer, comme les malades eux-mêmes, les-leurs ou leurs représentants à la libre expression de leurs expériences. Ils doivent bénéficier de l'écoute sincère et loyale de leurs déboires, de leurs critiques et de la formulation libre et écoutée de leurs avis et propositions.
Celle-ci en est une ! Merci.

Kénitra, le 19 Mai 2012,
IL FAUT INOCULER AUX GENS LEURS DROITS ! GESTION DES JEUNES ET DYNAMIQUE DES MALADES
Dr Idrissi My Ahmed

Aucune religion ne dit de massacrer des innocents

 

« La nostalgie dans le roman « Une femme pour pays de Majid Blal » Par Fayrouz Fawzi, Doctorante.

 

L'émergence au cours des années quatre-vingt d'écrivains et écrivains immigrés d'origines méditerranéennes s'affiliant à la littérature québécoise est un phénomène relativement nouveau dans le contexte littéraire québécois. Au centre de ce nouveau mouvement littéraire, s'imposent les figures suivantes: Majid Blal, Nadia Ghalem, Mona Latif-Ghattas et Abla Farhoud, qui traitent comment les immigrés sont-ils représentés dans le roman? À partir de quelle mise scène le roman méditerranéen reproduit-il les immigrés appartenant à la région Québec? Il nous semble pertinent de reconstituer les représentations des immigrés par des acteurs de la fiction car la mise en fiction du processus de l'immigration semblait constituer un matériau original.

 

  Il faut savoir que l’immigration, comme tout changement important de la position sociale objective du sujet, met inéluctablement en cause les sentiments sociaux d’appartenance, et partant de là le sentiment d’identité. Chez les immigrés, la fragilisation quasi mécanique de l’identité par les changements de l’inscription sociale objective est souvent aggravée par la faiblesse des repères dans le pays d’accueil, par le déni de la rupture migratoire. Ce déni, au sens psychanalytique du terme, se traduit par:

ñ   L’effacement du choix du pays d’accueil.

ñ   L’idéalisation rétrospective du pays d’origine.

ñ   L’idéalisation rétrospective de la situation personnelle dans le pays d’origine.

 

 Le sujet dit immigrant est perçu comme pluralité des temps de la mémoire. Une relation au temps se substitue en fait à une compréhension spatialisée de la migration. Mais cet espace, mis en demeure de prendre en forme grâce au temps, est noué, dans le contexte québécois. A cet égard, l'espace montréalais est l'inscription conflictuelle de cette hybridité culturelle: lieu étrange qui donne au sujet le sentiment de se constituer de façon inédite. C’est dans la mesure où le sujet est écrit, et défait par le rêve montréalais, qu'il peut espérer nouer son écriture.

 

C'était le cas du romancier migrant Majid Blal qui  pense dans son roman une femme pour pays le retour à soi comme un retour au pays. Dans cette perspective, le malaise du personnage immigré exprimé subjectivement par le romancier est en réalité un malaise collectif. Le romancier Blal dans son roman Une femme pour pays définit la nostalgie dans ses deux sens de pathologie du deuil et d’agent de liaison mis au service de la continuité de l’identité.

 

En effet, nous allons émettre que la nostalgie du personnage immigré  est vitale à la construction de sa double identité. Sa vitalité, son imaginaire et sa créativité en dépendent et les différents modes de l’évocation nostalgique seront les garants du sentiment de continuité et de cohésion internes par dessus les différences, les départs et les ruptures.

 

  Le roman Une femme pour pays traite d'exil, de solitude, de nostalgie à travers les repères généalogiques incontournables, ces espaces, le roman tente de les fêter, de les célébrer, parce qu'ils définissent un parcours historique et suscitent pour le sujet une force d'affirmation de soi, que le réel de l'ici-maintenant s'applique à entamer. De plus, le thème de la migration se reflète par l'insécurité du personnage, par son identité complexe qui appartient finalement à deux mondes. Le protagoniste est caractérisé par une double nostalgie. Il est vrai que l'attitude nostalgique peut représenter un obstacle à l'intégration, mais il y en a toujours chez lui et, à certains moments, à la nostalgie du premier lieu de vie s'ajoute la nostalgie du deuxième lieu, aussitôt qu'il le quitte; il y a donc chez lui, en quelque sorte, ce va-et-vient qu'il faut qu'il règle en acceptant tout simplement d'appartenir à deux mondes et d'en faire la synthèse. La façon de le régler, ce n'est pas de minimiser l'un par rapport à l'autre. C’est d'assumer, d'accepter la complexité de son identité. L'auteur inscrit l'angoisse et l'errance de son personnage: «que je ne suis qu'un passager sans chemin, passager dans les mémoires qui estompent, passager de la condition humaine. Oui, passager, comme l'indique d'ailleurs mon prénom, Injdi, en langue berbère.»Le personnage se sent étranger à l'intérieur de son propre contexte.

 

  Nous remarquons que le romancier Majid Blal met en valeur la notion du beur à travers le protagoniste Injdi qui nait d'un traumatisme identitaire. A partir du moment où le traumatisme se fait écriture, le moi s'en dégage. C est dans cette première étape que le sujet sort alors de son ghetto pour entamer une négociation quant à son devenir{jcomments off} dans la société dominante dans laquelle il vit et va choisir de vivre. C ,est cette négociation aussi qui constitue le dépassement, non pas en termes d'identité à proprement parler, mais en termes d' identification et donc d'auto-construction d'une identité qui se collectionne et puis se bricole dans le sens où l'on fait du nouveau. Dans ce processus on ne s'enferme pas dans une identité ou dans une autre. Il s'agit de s'ouvrir aux identités en présence et d'échapper avant tout à la tension identitaire et à l'aliénation dont le sentiment de deuil. Le retour au pays d'origine participe également au processus de dépassement.

   En outre, Majid Blal étudie le concept de nostalgie mis en relation avec le deuil du personnage dans son contexte d’immigration. Ce deuil psychologique, nous dévoile le vécu pénible et douloureux du personnage consécutif à tout ce qui fait offense à son élan vital. L'évocation nostalgique du personnage apporte au souvenir la résonance affective liée au moment dans lequel il s’est énoncé. D'ailleurs, la nostalgie est enrichissante, ne serait-ce que parce qu’elle rajoute aux difficultés actuelles, les couleurs d’un passé revécu à travers un imaginaire embellissant.

 

    Dans notre roman étudié, le protagoniste est en proie à la nostalgie car il a une envie constante de récupérer des racines dans un patrimoine large, vouloir aussi de retrouver des références, une unité de soi. Refusant dés lors de se situer dans la distance, Injdi situe lui-même la distance:«Je suis dans mon élément, nulle part, entre la-bas et ailleurs. Entre deux rivages, un bateau fantôme qui cherche le phare. Sans quai pour accoster. Entre le Maroc et le Québec un navire condamné à tourner en rond. Dans le brouillard des grands larges, un spectre égosille à l'infini: je me souviens»Ainsi, le personnage entame une procédure de structuration de soi pour sortir de ce qui le figeait dans un lieu ou dans l'autre, voire dans aucun lieu défini. Ceci constitue une démarche volontariste qui vise surtout par le retour aux origines, à se rassembler pour se ressembler, pour coïncider avec soi-même, selon l'expression d 'Albert Memmi.

 

 Par ailleurs dans ce roman, la nostalgie se présente  comme un état où se mêlent des aspects cognitifs et affectifs. Il s’agit sur le plan cognitif de la mémoire du personnage, de son passé vécu dans son pays natal. Sur le plan affectif, le personnage vit un sentiment du deuil déclenché par la notion de perte qui s’y rattache, mais aussi à travers la satisfaction de pouvoir se rappeler: «Je me demande où, vraiment, se situe ma focale. La réponse est brisée. Une moitié de moi intercède pour Sherbrooke et fortifie l'attachement à cette ville où le nomade en moi s'est sédentarisé il y a vingt ans». La rétrospection des souvenirs d'enfance et des jours heureux donne lieu à une syntaxe fluide. La description de la ville d'origine du personnage Midelt représente un environnement pastoral, paysage sans centre ni limites territoriales sans construction ni autres signes visibles d'une activité humaine. Cet environnement pastoral glisse vers une sorte d'élégie pastorale, en se tournant vers le passé. En outre, les sentiments amers et doux du personnage, sont liés intrinsèquement à un rappel sensoriel. En effet, il s’agit surtout de ce qui a fait partie d’un bagage vécu par les sens comme la fraîcheur d’un climat, l’odeur de la verdure, le goût de la nourriture:«je voulais partager mes réveils avec une âme sensible aux musiques de mon enfance. Le matin, les voix de Fayrouz et d Ismail Ahmed accompagneraient le café. Le soir, les chants d'Oum Kaltoum».

  Si nous envisageons que toute expérience migratoire est une expérience traumatique. Nous allons retracer la notion de trauma d'après sa genèse théorique et empirique, depuis les travaux de Sigmund Freud sur les névroses traumatiques 1895-1896. L'expérience migratoire du protagoniste Injdi comprend une constellation de facteurs déterminants d'anxiété et de peine. Le sentiment de détresse n'est en fait que le symptôme éloquent du malaise profond qui affecte l'identité dans son intégrité physique et psychique lorsque le lien social qui fonde son substrat et réunit sa condition existentielle culturelle s'effondre brutalement sous le poids des ruptures profondes et multiples provoquées par des événements:«Je me débats seul dans le lieu pour lequel je me suis morfondu à maintes reprises quand le mal du pays me prenait, la-bas au Québec. Page 26». La perte de la langue de socialisation initiale, c'est à dire la langue maternelle en tant que langue publique du pays d'origine, perte des réseaux socio-affectifs primaux, lorsqu'il dit:« Après vingt ans au Québec, ce qui me reste d'amitié à Midelt a été altéré et délavé par l 'absence».Sans oublier, la séparation avec la famille d'origine, les chocs reliés à la confrontation à un nouveau système social, culturel, politique et juridique entrainant des changements. En effet, le sentiment nostalgique sera  donc ressenti comme ayant un caractère doux et amer à la fois:« je voulais rapporter un morceau de terre de mon premier pays pour le transplanter dans le deuxième. Une greffe de ma métaphysique, afin de rapprocher mes sources de mes affluents ...question de m'appartenir. De m'approprier moi-même»P16.

 

  De plus, les départs pour l'origine dans la quête identitaire sont impulsées par une nostalgie profonde d'espaces ensevelis, évoqués à travers le rêve et la mémoire, ces lieux édéniques où se conjuguaient l'amour, le bonheur d'être et la connaissance. Blal se reconnaît comme un je individuel, il se donne une prise sur sa propre identité afin qu'il retrouve sa braise dans la broussaille. Lorsque l'œuvre commence, elle fonce, comme l'écrit le poète français Francis Ponge, à travers les paroles, malgré les paroles, les entrainant avec soi, les bousculant, les défigurant

 

Tiwizi, l'entraide sociale d'antan ou une tradition de solidarité qui se perd

Droit de réponse

 

Vous pouvez toujours

Me massacrer les yeux

Me torturer les ongles

Me crevasser le cœur

J’aurai quand même

Un sourire d’enfant

Capable de vous anéantir

Vous pouvez toujours

Briser ma voix

Casser mes muscles

Taper dans mes idées

Vous n’empêchez jamais

Mon sang

De battre dans mes mains

 

Vos haines,

J’en fais des lames de rasoir

Pour me raser tous les matins

Vos mots ?

Je les transforme en ballons de baudruche

Pour les offrir aux fillettes de mon quartier

Vos regards ?

J’en fais des soleils tièdes

Pour les épingler sur les neiges sibériennes

Voilà tout !

 

Pour ne plus rêver, SNED, Alger, 1965 ; rééd.1981

RACHID BOUDJEDRA

Publié le : 27 Juillet 2012 - Hafsa Sakhi, LE MATIN

http://www.lematin.ma

Au secours, mon conjoint est «mramden»

Beaucoup de Marocains sont frappés par le «syndrome de Ramadan» pendant le mois sacré. Symptômes : prise de tête, colère excessive et agressivité.

 La première LLamma

Décès Abderrahmane Paco, adieu maître

Le dimanche 14 octobre, un grand nom de la chanson nous a quittés. Abderrahmane Kirouche, communément connu sous le nom de Paco, a tiré sa révérence, en toute discrétion, des suites d’une longue maladie, à l’âge de 64 ans. Celui qui a su imprimer à la chanson ghiwanie l’âme gnawie ne chantera plus.

Adieu Monsieur Paco le gnaoui de Nass el ghiwane, enfant d'Essaouira

 







Avec son look débridé et ses habits atypiques, Paco a donné une dimension gnaouie au groupe mythique

Audio

La famille ghiwanie vient de s’endeuiller par la mort de son grand maître gnawi Abderrahmane Paco, un homme qui avait l’amour de la musique dans les veines et qui avait l’art et la manière de transmettre cette passion qui lui brûlait les doigts à travers les notes du «guenbri» qu’il faisait parler comme personne. Abderrahman Paco ne jouera donc plus et ne chantera plus depuis que la mort l’a fauchée, le dimanche 14 octobre, à l’âge de 64 ans des suites d’une longue maladie. Celui qui a toujours vécu dans la discrétion et la dignité, nous a quittés, tout aussi discrètement et sans faire de bruit. Néanmoins, ceux qui l’ont écouté chanter et regardé danser n’oublieront pas de sitôt son talent et surtout son charisme et sa présence qui font de ses prestations de purs spectacles.

Avec son look débridé et ses habits atypiques, Abderrahmane Kirouche, de son vrai nom, a donné une dimension gnaouie au groupe mythique Nass El Ghiwane quand il l’intégra dans les années 70, années de toutes les folies, de toutes les extravagances, mais surtout de tous les engagements. Celui qui a baigné, toute son enfance, dans l’atmosphère d’Essaouira et respiré son air chargé d’art et de créativité a su imprimer son cachet à la ligne éditoriale du groupe, sans jamais en altérer l’essence.  Aussi, des tubes qui font désormais partie du répertoire immortel du groupe légendaire sentent-ils le souffle du maître gnaoui. «Ghir khoudouni», «Lebtana», «Mahmouma», «Nerjak Ana» ou encore l’incontournable «Sinia» sont imprégnés de ses rythmes et de son âme. Paco a, en effet, su apporter la touche qui manquait à Nass El Ghiwane qui avait le mérite de puiser dans différents genres du patrimoine musical du Maroc (melhoun, aïta…). Avec son «guembri», il donnait aux mots un nouveau sens. Son interprétation singulière et sa voix se chargeaient d’emporter ses spectateurs dans l’univers de cet artiste hors du commun. Ses chansons étaient, en fait, une invitation à la transe.

Paco lui-même ne tardait pas à se retrouver dans cet état (hal) qui alliait exaltation, allégresse puis extase. Et c’est là que l’on comprenait que la musique et lui ne faisaient qu’un. Une union sacrée qui conférait à sa démarche un caractère soufi et mystique. Une fusion que seule la mort a réussi à dissoudre.

Publié le : 15 Octobre 2012 - Kenza Alaoui, LE MATIN

 

Saïd AFOULOUS

  Reportage à Aït Hnini au Moyen Atlas : Au pays du cèdre, enclavé et meurtri par le froid

Ils veulent la route, l’école, l’électricité..

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